Tourisme durable et grands événements sportifs : leçons pour le Maroc, l’Espagne et le Portugal avant 2030
Aout 2025
En 2030, le monde entier aura les yeux rivés sur le Maroc, l’Espagne et le Portugal, qui accueilleront conjointement la Coupe du Monde de la FIFA — l’un des plus grands événements sportifs de la planète. Pour ces trois nations, il s’agit non seulement d’une occasion unique de démontrer leur passion pour le football et la richesse de leur patrimoine culturel, mais aussi d’un véritable test : seront-elles capables d’accueillir des millions de visiteurs tout en protégeant l’environnement, en renforçant les communautés locales et en bâtissant un héritage économique durable ?
L’histoire montre que les grands événements sportifs peuvent laisser bien plus que de simples souvenirs. Ils peuvent transformer les infrastructures, inspirer de nouvelles pratiques durables et stimuler les économies locales — mais ils peuvent aussi mettre à rude épreuve les ressources, générer d’énormes quantités de déchets et perturber la vie des habitants s’ils sont mal gérés [1][2]. La différence réside dans l’approche. Avec une vision claire et une planification intégrée, la Coupe du Monde 2030 pourrait devenir une référence mondiale en matière de tourisme durable.
Allier fête et responsabilité
L’ampleur d’un tel événement apporte autant d’opportunités que de défis. En 2018, la Russie a accueilli plus de 3 millions de visiteurs ; le Qatar, en 2022, a reçu des supporters venus de plus de 90 pays. Ces compétitions ont dynamisé le tourisme et les affaires, mais ont aussi mis en lumière des défis environnementaux tels que les émissions de carbone liées aux transports, la consommation énergétique des stades et la gestion des déchets.
Les organisateurs du Mondial 2030 ont un atout précieux : le temps. En agissant dès maintenant, ils peuvent concevoir un tournoi qui conjugue célébration et responsabilité.
Construire un événement durable
Analyse coût-bénéfice environnementale intégrée
Un outil de planification efficace consiste à évaluer de manière globale les coûts environnementaux et les bénéfices économiques. Cette méthode permet de privilégier les investissements qui sont à la fois rentables et respectueux de l’environnement [1][3]. Par exemple, moderniser des infrastructures existantes peut souvent s’avérer plus durable que d’en construire de nouvelles.
Gestion circulaire des déchets
Les déchets sont l’un des héritages les plus visibles de tout grand événement. Une approche circulaire — réduire, réutiliser, recycler, valoriser — permet de transformer ce problème en opportunité [4]. Cela nécessite une planification anticipée et une coordination entre organisateurs, municipalités et secteur privé. Le Maroc, l’Espagne et le Portugal pourraient aller plus loin que les initiatives récentes, en fixant des objectifs “zéro déchet” dès la phase de préparation.
Mobilité durable
Les déplacements des spectateurs sont souvent la principale source d’émissions. L’utilisation de bus électriques ou au gaz naturel comprimé (GNC), associée à des réseaux de transport en commun renforcés, peut réduire considérablement cet impact [5]. Des solutions comme un pass unique pour voyager en train ou en bus à faible émission entre les villes hôtes peuvent inciter les visiteurs à adopter des modes de transport durables.
Acceptabilité sociale et engagement communautaire
Un grand événement ne doit pas seulement être une fête pour les visiteurs : il transforme la vie des habitants. Obtenir une “licence sociale” signifie impliquer les communautés locales dans les décisions, être transparent et garantir des bénéfices tangibles [6][7][8]. Cela peut passer par la formation et l’emploi local dans le tourisme, le soutien aux artisans et petites entreprises, ou encore des dispositifs de sécurité respectueux des riverains.
Planification d’un héritage économique
Les retombées touristiques pendant l’événement sont précieuses, mais l’essentiel réside dans les effets à long terme. Des analyses d’impact économique peuvent orienter les investissements vers des secteurs porteurs au-delà de 2030 — comme le tourisme culinaire, le patrimoine culturel et l’écotourisme [9][10]. Les infrastructures créées doivent être pensées pour une utilisation pérenne par les communautés.
Opportunités pour les pays hôtes
Maroc : mettre en valeur la diversité de ses paysages — du Haut Atlas au désert du Sahara — par des circuits d’écotourisme reliant les villes hôtes aux zones rurales. Associer la marque “Coupe du Monde” à des projets de préservation du patrimoine pourrait attirer des financements et des visiteurs vers des sites culturels clés.
Espagne : exploiter son réseau ferroviaire à grande vitesse pour réduire les vols courts, et renforcer les certifications environnementales pour les hôtels et prestataires liés à l’événement.
Portugal : protéger ses écosystèmes côtiers tout en développant un tourisme responsable sur ses plages et dans ses communautés littorales.
Pourquoi agir maintenant
Les infrastructures et espaces publics doivent être conçus pour servir bien après l’événement. Des campagnes éducatives, des programmes culturels et des mesures de résilience climatique peuvent garantir que les bénéfices de la Coupe du Monde perdurent [11][12][13].
Bien menée, la Coupe du Monde 2030 peut être un triple succès : environnemental, social et économique. Mais ces résultats ne s’obtiendront pas par hasard — ils nécessitent des engagements précoces, des objectifs contraignants et une responsabilité partagée.
L’expertise de Turritopsis en stratégie de durabilité, mobilisation des parties prenantes et suivi ESG en fait un partenaire clé pour les villes hôtes, les organisateurs et les entreprises souhaitant aligner leurs projets sur les normes internationales les plus exigeantes.
Conclusion et appel à l’action
L’héritage de 2030 ne doit pas se limiter aux souvenirs de buts spectaculaires. Il doit se mesurer en villes plus propres, communautés renforcées et prospérité durable. Gouvernements, planificateurs et acteurs du tourisme doivent coopérer dès aujourd’hui — pas en 2029 — pour placer la durabilité au cœur de chaque décision.
Si vous êtes impliqué dans la planification, le tourisme ou les infrastructures pour la Coupe du Monde 2030, contactez dès maintenant Turritopsis pour découvrir comment nos outils et méthodologies peuvent vous aider à atteindre et dépasser les standards mondiaux de durabilité. Le monde vous regardera — montrons-lui qu’un méga-événement peut être un méga-exemple de tourisme durable [1][4][9].
References
1. Rinker, Y., Preuss, H., & Hannawacker, A. (2025). Ecological Cost-Benefit Analysis of Mega Sport Events: A Conceptual Framework for Sustainable Sports Management. Journal of Olympic Studies. https://doi.org/10.5406/26396025.6.1.05
2. Collins, A., Jones, C., & Munday, M. (2009). Assessing the environmental impacts of mega sporting events: Two options?. Tourism Management, 30, 828-837. https://doi.org/10.1016/J.TOURMAN.2008.12.006
3. Sardi, A., Rizzi, A., & Sorano, E. (2025). Economic Impact Analysis of Mega Events for Sustainable Tourism: Insights from the Giro d’Italia and Tour de France. Administrative Sciences. https://doi.org/10.3390/admsci15020035
4. Zafari, Z., Golzary, A., Rouhi, K., & Mansourihanis, O. (2025). From conventional approaches to circular systems: Evolution of waste management in mega-sporting events. Journal of the Air & Waste Management Association, 75, 368 – 386. https://doi.org/10.1080/10962247.2025.2462005
5. Elagouz, N., Onat, N., Kucukvar, M., Şen, B., Kutty, A., Kagawa, S., Nansai, K., & Kim, D. (2022). Rethinking mobility strategies for mega-sporting events: A global multiregional input-output-based hybrid life cycle sustainability assessment of alternative fuel bus technologies. Sustainable Production and Consumption. https://doi.org/10.1016/j.spc.2022.07.031
6. Mair, J., Chien, P., Kelly, S., & Derrington, S. (2021). Social impacts of mega-events: a systematic narrative review and research agenda. Journal of Sustainable Tourism, 31, 538 – 560. https://doi.org/10.1080/09669582.2020.1870989
7. Dash, A. (2025). Examining the moderating role of residents’ pro-tourism behavior on the relationship between perceived sustainability of hosting mega sporting events and quality of life. Journal of Convention & Event Tourism, 26, 148 – 168. https://doi.org/10.1080/15470148.2025.2478923
8. Hugaerts, I., Schunk, H., & Könecke, T. (2023). Environmental Sustainability as Factor for Mega Sport Event Support—Empirical Evidence Regarding the Olympic Games and the Football World Cup. World. https://doi.org/10.3390/world4030030
9. Yeritsyan, H. (2024). The Economic Impact of Mega-Sporting Events. Գիտությունը սպորտում. արդի հիմնախնդիրներ. https://doi.org/10.53068/25792997-2024.3.13-179
10. Septiyanto, A. (2024). Culinary economic and social impacts of mega-sporting events: A comprehensive literature review. Journal of Culinary Technology and Education (JCTE). https://doi.org/10.21831/jcte.v1i1.534
11. Kellison, T., & Casper, J. (2017). Environmental legacy of mega sport events. https://doi.org/10.4324/9781315558981-9
12. Gollagher, P., & Fastenrath, S. (2023). Transformative climate resilience and sport mega-events – The case of the Australian Open. Environmental Innovation and Societal Transitions. https://doi.org/10.1016/j.eist.2023.100762
13. Xiang, C., Dong, W., Kamalden, T., Ismail, N., Jie, Z., Yang, X., & Hua, L. (2023). The role of sports mega-events in the sustainable development of cities: A systematic review. Malaysian Journal of Sport Science and Recreation. https://doi.org/10.24191/mjssr.v19i1.21727